Jean-Claude Pantellini, loup blanc de blanc

Jean-Claude Pantellini, loup blanc de blanc

Quiconque a passé plus de 24 heures à Auvers-sur-Oise a entendu parler de lui. Jean-Claude Pantellini, le sémillant président du Pressoir Auversois, est ce que l’on appelle communément une « figure locale ». Rencontre avec un homme-orchestre dont le coeur bat à l’unisson de celui d’Auvers.

Déambulez, par un matin d’automne, dans les rues d’Auvers. Paressez un peu à la terrasse de l’un des cafés du village, ou faites les cent pas sur la place de l’hôtel de ville. Notre billet que vous croiserez la mine débonnaire de Jean-Claude Pantellini, à un moment ou à un autre. D’ailleurs, l’appeler « M. Pantellini » paraît un rien incongru, tant sa bonhommie naturelle incline à la cordialité. Car pour tout le monde ici, le président du Pressoir Auversois est simplement « Jean-Claude ». Un prénom composé dont la prononciation s’accompagne d’ordinaire d’un sourire chaleureux.

Nous pourrions évoquer à l’envi ses 20 années de sommellerie au Pré catalan - qui lui ont valu une durable amitié avec le chef Frédéric Anton. Nous pourrions nous évader sur les bords de la Tamise au gré de ses souvenirs londoniens. Jean-Claude nous accompagnerait sans peine pour une balade sur les sentiers de la mémoire. Mais c’est encore au présent que la marche est la plus intéressante. Au présent, et in situ. Plus précisément à Auvers, la ville de son enfance; celle de sa vie d’homme; sans doute celle où il finira ses jours.

Besoin d’aller à la rencontre des habitants du village ? Pas de problème, Jean-Claude enfile avec plaisir le costume d’entremetteur. Vous ne connaissez pas la Caverne aux Livres, le dernier bouquiniste du Val d’Oise ? N’en dites pas plus : Jean-Claude vous y conduit de bonne grâce. Besoin d’un remontant ? Jean-Claude connaît le remède approprié. Et s’il fait tout ça avec autant d’entrain, ce n’est pas uniquement car sa gentillesse proverbiale le porte naturellement à l’entraide. C’est aussi car l’amour qu’il porte à Auvers est inconditionnel.

Pressoir Auversois, Salon du Terroir…

Il en parle bien sûr avec pudeur et retenue. Mais ses actes trahissent sa passion. Comme lorsqu’il décida en 2001, en compagnie de ses camarades du Pressoir Auversois, de relancer la vigne sur les terres du village. Une idée saugrenue pour certains, qui fait pourtant aujourd’hui le bonheur des écoliers de la région - conviés aux vendanges -, et couronnée de succès à l’occasion des concours agricoles. Ou quand il organisa, en 1996, le premier Salon du Terroir d’Auvers. Quelque 22 ans plus tard, l’événement est devenu une référence dans le Val d’Oise, dont l’écho s’entend au-delà du périphérique…

De ses réussites, Jean-Claude ne tire aucune fierté excessive. Juste un peu de joie en entendant les enfants rire au milieu du raisin mûr, ou devant la mine réjouie d’un producteur de charcuterie bien achalandé. A le voir évoluer au milieu des gens, aussi à l’aise qu’un présidentiable au Salon de l’agriculture, on se doute bien que l’homme a de l’entregents. Reste que sa chaleur humaine, Jean-Claude ne la réserve pas à une poignée de happy few triés sur le volet. D’ailleurs, il se peut fort qu’un beau matin d’automne, quand la brume quitte peu à peu les rues d’Auvers, vous croisiez un homme en caban noir, qui viendra à votre rencontre et vous parlera du pays. Si vous êtes sympathique, il vous invitera certainement à se joindre à lui pour l’apéritif. C’est peut-être comme cela qu’on se fait un prénom…

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