L’Auvers du décor

L’Auvers du décor

Des peintures murales vieilles de plus de trois siècles ont été mises au jour au Château d'Auvers, au printemps 2017. Une découverte aussi inattendue que précieuse qui vient étoffer le patrimoine culturel déjà riche d’Auvers-sur-Oise, et qui sera désormais visible, après un minutieux travail de restauration.

La beauté est dans l’œil de celui qui regarde. Mais encore faut-il que celle-ci s’offre à notre vue. Longtemps, celle des peintures murales du Château d’Auvers fut distraite au regard des visiteurs. Elle l’aurait sans doute été encore longtemps, si une nouvelle scénographie n’y avait pas été mise en place. "Nous nous sommes aperçus de leur présence en retirant les couvertures des murs de l’ancien parcours-spectacle", précise Véronique Flageollet-Casassus, ancienne directrice de l'Action culturelle du Conseil départemental du Val d'Oise.

Le conservateur départemental, Christian Olivereau, a été prévenu. Il ne lui a pas fallu longtemps pour conclure qu’elles étaient "particulièrement intéressantes". Un qualificatif que l'ancienne directrice de l’Action culturelle du Conseil départemental du Val d’Oise remplace volontiers par le terme "exceptionnelles". Datées du début du XVIIIe siècle, ces peintures murales sont en effet particulièrement rares. "En France, il ne reste que peu d’exemples de ce type d’œuvres. Celles qui nous sont connues se trouvent à l’hôtel des Invalides à Paris, détaille Madame Flageollet-Casassus. Caractéristiques des grands décors peints de l‘époque de Louis XIV et exécutées à l’huile sur enduit plâtre, les six fresques présentent deux types de décors. D’un côté, des peintures décoratives, dont la structure est composée de panneaux simulant des lambris, délimités par des moulures en partie réalisées en trompe-l’œil. De l’autre, des peintures figuratives représentant des scènes de paysage, de bataille et de chasse.

Des trésors cachés

Seule ombre au tableau : l’état de conservation des fresques. Encrassées, poussiéreuses, elles n’ont en effet pas été épargnées par le temps. Convaincu de leur valeur et de la nécessité de les sauver, le Conseil départemental a donc décidé de financer leur réhabilitation. Un travail minutieux confié à l’atelier Arcoa, rompu à la conduite des chantiers de grande ampleur dans les monuments historiques et spécialisé, entre autres, dans la restauration des peintures murales. Matthieu Guesdon, restaurateur au sein de l’atelier, a été chargé de celle des fresques du Château d'Auvers. Six semaines ont été nécessaires pour la mener à bien. Mais le jeu en valait la chandelle. "Les peintures du Château d’Auvers sont d’excellente facture, elles présentent de réelles qualités graphiques" confirme la restauratrice. Des vertus esthétiques que Véronique Flageollet-Casassus souhaite découvrir au public : "Nous voulons vraiment mettre ces fresques en valeur, et nous sommes convaincus qu’elles trouveront sans peine leur place au sein du nouveau parcours. Après tout, on ne découvre pas de tels trésors cachés tous les jours !".