Auvers secrète : et au milieu coule du lierre

Auvers secrète : et au milieu coule du lierre

Auvers a beau être un petit village, il n’en abrite pas moins de nombreuses curiosités qui en font un lieu unique en son genre. Nous vous proposons d’en découvrir un aspect surprenant. Coup d’envoi de ce voyage au pays de l’insolite avec les tombes des frères Van Gogh.

Chaque année, ils sont des centaines de milliers à faire le pèlerinage au cimetière d’Auvers-sur-Oise, pour se recueillir quelques instants sur la tombe des frères Van Gogh. Ainsi, les sépultures jumelles de Vincent et Théo attirent-elles régulièrement des visiteurs des quatre coins du globe, venus leur rendre hommage. Chrysanthèmes, oranges, poèmes, bouteilles de saké et même cendres - les artistes japonais les plus fervents n’hésitent pas en effet à y faire disperser les leurs - sont ainsi déposés respectueusement sur le lierre qui unit dans la mort ces deux vies immolées sur l’autel de la création.

Mais au fait, pourquoi du lierre ? Pour le savoir, ce n’est pas vers Théo - qui acheta au cimetière une première concession à la mort de Vincent en 1890 - qu’il faut se tourner. Ni vers sa veuve, Johanna, qui régla en 1905 la somme de 429 francs pour que les frères puissent reposer à jamais l’un à côté de l’autre. L’auteur de ce geste hautement symbolique n’est autre que le Docteur Gachet, le confident du peintre des tournesols.

Quand le corps du maître hollandais fut exhumé pour être enterré à son emplacement actuel, en 1905, celui-ci s’engagea en effet à entretenir la tombe de l’artiste. Il décida d’y planter du lierre issu de son jardin, pour symboliser le lien d’amitié unissant sa famille à Vincent. D’ailleurs, ce n’est qu’en 1914 que le corps de Théo (enterré en 1891 à Utrecht aux Pays-Bas) fut transféré au côté de celui de son frère. De l’amitié à la fraternité, il n’y a qu’un pas que le lierre a depuis longtemps franchi…

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