Ferme des Vallées : temps long, style direct

Ferme des Vallées : temps long, style direct

Située à moins d’un kilomètre de l’église d’Auvers-sur-Oise, la Ferme des Vallées ouvre ses portes à tous les amateurs de produits locaux. Petite visite guidée des lieux en compagnie de son heureux propriétaire.

Philippe Brard n’est pas du genre à louvoyer. Quand on lui pose une question sur son élevage de volailles, ou sur son verger, il répond simplement. Sans fard, sans faux-fuyant. L’exploitation de ce quadragénaire charpenté est à son image : sobre et ouverte. Oubliez donc les hangars immenses et surpeuplés, dans lesquels la vie animale se consume à l’abri des regards, après quelques semaines d’asphyxie sans lumière. A la Ferme des Vallées, c’est un tout autre spectacle qui se joue.

Plus précisément, un concert de glouglous et de caquètements donné par une flopée de poules rousses, de dindes et autres gallinacés qui s’égayent sur deux hectares de basses cours piquées d’arbres. « Hors de question de faire autrement. », balaye l’éleveur lorsqu’on lui demande s’il en a toujours été ainsi. L’espace et l’air pur ne sont d’ailleurs pas les seuls principes sur lesquels s’appuient cet adepte de l’agriculture et de l’élevage raisonnés, aux commandes de l’exploitation familiale depuis 2001. Le temps aussi joue un rôle fondamental.

« Les volailles haut de gamme de type Label Rouge sont élevées 90 jours. Ici, nous les laissons grandir 120 jours en moyenne. », explique-t-il. Résultat : une chair aux qualités gustatives supérieures que les restaurants d’Auvers, mais également quelques établissements parisiens, plébiscitent. Tout comme la clientèle, nombreuse, qui se presse à la boutique attenante à l’exploitation pour y acheter viande, oeufs, terrines, jus de fruits - produits à partir des pommes et des poires du verger de M. Brard - et bien d’autres spécialités des fermes alentours. Une vente directe au consommateur qui représente aujourd’hui 80 % du chiffre d’affaire de l’exploitation. « Les mentalités changent, constate simplement l’éleveur, les gens sont de plus en plus demandeurs de produits locaux et de circuits courts. »

Une maîtrise presque totale de la filière

Les visiteurs ne manquent d’ailleurs pas de l’assaillir de questions sur ses méthodes lorsqu’il leur ouvre les portes de la ferme. Comme le 1er octobre dernier, quand une trentaine de cyclistes participant à une excursion gourmande organisée à l’occasion de « Goûtez le Vexin » - une opération visant à promouvoir le terroir vexinois - ont visité son exploitation. « Ils m’ont demandé beaucoup de choses sur la vie de la ferme, sur notre façon de travailler… On sent bien qu’aujourd’hui il y a une vraie curiosité de la part des gens sur notre façon de procéder. »

Philippe Brad n’a pourtant pas attendu que l’exigence des consommateurs s’accroisse pour s’assurer du contrôle de sa production. Depuis 15 ans, travaux d’agrandissements, création d’un abattoir et du magasin se sont succédé pour garantir une maîtrise « à 90% » de sa filière volaille. Et l’éleveur ne compte pas s’arrêter là. « Nous allons construire un nouveau bâtiment pour nos poules pondeuses, détaille-t-il, ce qui nous permettra de faire passer notre production de 250 à 900 œufs par jour. »

En attendant que le nouveau vaisseau de la flotte sorte de terre, M. Brard continue de flatter les papilles de ses clients, à grand renfort de rôti de poulet orloff ou moutarde. Des « best sellers », évidemment produits sur place, que ne tarderont pas à rejoindre prochainement les oies et les chapons sur lesquels l’éleveur veille attentivement à l’approche des fêtes. Avis aux amateurs de bonne chère…

https://lafermedesvallees-auvers.fr/

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