Et Daubigny influença Van Gogh

Et Daubigny influença Van Gogh

Charles-François Daubigny est considéré, à raison, comme un des précurseurs de l’impressionnisme. Il en défendit l’esprit et rompit avec ceux qui, au nom d’un académisme rigide, leur interdisaient l’accès aux Salons.

« Du moment que j’aime cette peinture, disait-il, des Monet, Corot, Pissarro, et d’autres encore, je n’admets pas qu’on récuse mon opinion. Autant dire que je ne connais pas mon métier ». Il appartint à l’école de Barbizon, qui eut pour grand mérite de faire sortir les artistes de leurs ateliers pour aller se colleter aux paysages et en finir avec cet art que dénoncera Emile Zola : « Jadis on corrigeait la nature pour lui donner de la grandeur ». Le même écrivain, critique d’art, d’admirer chez Daubigny cette manière de « peindre avec vigueur la terre forte, le ciel profond, les arbres et les îlots puissants » ? Cette nature sans fard que l’on retrouve chez Vincent Van Gogh qui s’enquiert, sur les traces de Daubigny à Auvers, de cette liberté revendiquée. Daubigny avait ouvert la voie en posant son chevalet au cœur même des sujets qu’il fixait sur la toile, allant jusqu’à travailler sur un bateau atelier pour aller au plus près du mouvement des horizons chargés ou de l’âme bucolique. « Regardez un paysage de Daubigny, c’est l’âme de la nature qui vous parle » dira encore Zola. L’Arbre aux corbeaux (1867) du maître de l’école de Barbizon a ainsi sans aucun doute influencé Van Gogh lorsqu’il réalise son Champ aux Corbeaux (1890). Le dessin au fusain de l’un, entre en correspondance, sur bien des aspects, avec la toile saturée de couleurs (huile) de l’autre. La perspective, les oiseaux, les chemins qui s’effacent, l’horizon qui se dérobe ou menace, tout concourt dans ce cadrage à la confrontation brutale du paysage et de celui qui l’appréhende. Une ultime et sublime désespérance, de celui qui disparaissait, quelques jours après avoir réalisé cette œuvre.

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