Jacques Gamblin, la voix du parcours

Jacques Gamblin, la voix du parcours

Le nouveau parcours culturel du château, "Vision impressionniste : naissance et descendance", ne serait pas tout à fait le même sans les voix du passé qu'une patiente recherche documentaire a permis de ressusciter. Des artistes auxquels Jacques Gamblin prête la sienne, accompagnant ainsi le visiteur d'un bout à l'autre de l'expérience. Retour en compagnie de Virginie Adoutte, co-scénariste des espaces 3 et 4 du parcours, sur le travail discret mais essentiel de cet acteur talentueux, dont le concours s'est avéré essentiel.

La voix de Jacques Gamblin accompagne les visiteurs tout au long du parcours. Comment a-t-il procédé ?

Nous lui avons fourni les textes en amont. Une question s'est vite posée : devait-il incarner chaque personnage de manière différente, et adapter sa voix et son comportement à chacun d'entre eux, ou au contraire concentrer son travail sur le texte ?

C'est la deuxième option qui a été retenue. Pour quelle raison ?

Le texte sur lequel Jacques a travaillé est essentiellement composé de citations extraites de la correspondance des artistes. Il nous a paru plus opportun de lui demander de travailler sur quelque chose de plus "intérieur", de faire vivre ces propos, de les rendre sensibles.

C'est-à-dire ?

Les lettres reflètent généralement des avis et des pensées profondes. Par conséquent, il était plus intéressant de chercher à incarner ces idées et ces sentiments plutôt que la personne qui les a émises ou ressentis.

Le résultat est-il à la hauteur de vos attentes ?

Jacques a mis beaucoup d'énergie dans l'enregistrement du texte. Il s'est livré à une intense recherche du sens profond de chacune des citations, en se mettant systématiquement à la place de leur auteur, comme s'il vivait la formulation des idées en temps réel. Il est ainsi parvenu à faire vivre la parole des peintres, mais aussi des critiques, au présent. Tout est très ressenti, très vivant. Par ailleurs, en cherchant la vérité propre à chaque citation, il est parvenu à les singulariser naturellement, sans avoir à passer par une incarnation différenciée des personnages.

Le projet semble l'avoir enthousiasmé...

Jacques n'accepte pas toujours de s'associer à des projets institutionnels. Il se trouve qu'il avait déjà incarné Van Gogh pour les besoins d'un court-métrage. La perspective de travailler sur les propos de l'artiste a donc suscité son intérêt. Mais de manière générale, je crois que c'est le principe même du projet qui a retenu son attention. Le fait que nous ayons fait le choix d'élaborer un récit presque exclusivement fondé sur les mots des peintres a très vite emporté son adhésion.